LES ECHOS :
Communiqué des Tribunaux de commerce et Chambres commerciales
Soutien aux employeurs mis en difficulté par l’épidémie de Covid-19 : le décret est paru !
Texte du décret d’application de la 3eme loi des finances réctificative
Décret 2020-1103 du 1-9-2020 : JO 2
La troisième loi de finances rectificative pour 2020 a mis en place un certain nombre de mesures de soutien aux entreprises des secteurs les plus fragilisés par la crise du Covid-19. Pour entrer pleinement en application, ce dispositif supposait toutefois la parution d’un décret fixant notamment la liste des secteurs d’activité concernés. C’est désormais chose faite avec la publication du décret du 1er septembre 2020.
Dispositif d’exonération de cotisations et contributions sociales patronales, mécanisme d’aide au paiement des charges sociales, de remise partielle de ces dernières et possibilité d’élaborer un plan d’apurement de dettes. Telles étaient les mesures de soutien de la troisième loi de finances rectificative pour 2020 en direction des entreprises (voir notre actualité du 30 juillet 2020). Pour entrer en vigueur, ces mesures devaient être mises en musique par un décret qui vient de paraître. Celui-ci détermine, en particulier, les secteurs d’activité éligibles et les entreprises exclues du dispositif. Un montant maximum d’aides est également fixé.
Quels sont les secteurs d’activité éligibles ?
Les PME des secteurs les plus affectés par la crise et les TPE des autres secteurs ayant dû stopper leur activité bénéficient d’une exonération totale des cotisations sociales patronales dues à l’Urssaf pour la période de la crise et d’une aide au paiement des cotisations égale à 20 % des salaires versés pendant cette période.
Le décret précise les secteurs d’activité éligibles à ces dispositifs d’exonération et d’aide au paiement des cotisations ainsi que les conditions de leur mise en œuvre. Il définit également le niveau de baisse de chiffre d’affaires caractérisant, pour celles des activités pour lesquelles cette condition est nécessaire, la dépendance aux secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l’évènementiel.
Pour les PME
Selon la troisième loi de finances rectificative pour 2020, l’aide au paiement et l’exonération de cotisations et contributions patronales dues au titre de la période comprise entre le 1er février et 31 mai 2020 s’applique aux employeurs de moins de 250 salariés qui exercent leur activité principale dans certains secteurs, sachant que cette période a été étendue pour les employeurs pour lesquels l’interdiction de l’accueil du public a été prolongée (par exemple, les discothèques…).
Le décret précise que seule l’activité principale réellement exercée est prise en compte (Décret art. 1-III).
En outre, pour apprécier le seuil d’effectif exigé, il convient d’appliquer les règles de l’article L 130-1, I du CSS (Décret art. 3).
Secteurs particulièrement affectés
Sont, en premier lieu, visés les secteurs relevant du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l’évènementiel qui ont été particulièrement affectés par les conséquences économiques et financières de la propagation de l’épidémie de Covid-19 au regard de la réduction de leur activité, en raison notamment de leur dépendance à l’accueil du public. Le décret du 1er septembre 2020 renvoie, pour la liste des secteurs concernés, à la liste des activités définies en annexe I du décret 2020-371 du 30 mars 2020, soit la liste des secteurs ouvrant droit aux aides du fonds de solidarité, reprise dans le tableau ci-dessous (Décret art. 1, I-1).
Tableau récapitulatif des activités particulièrement affectées par la crise
(Annexe I du décret 2020-371) |
Téléphériques et remontées mécaniques
Hôtels et hébergement similaire Hébergement touristique et autre hébergement de courte durée Terrains de camping et parcs pour caravanes ou véhicules de loisirs Restauration traditionnelle Cafétérias et autres libres-services Restauration de type rapide Services de restauration collective sous contrat, de cantines et restaurants d’entreprise Services des traiteurs Débits de boissons Projection de films cinématographiques et autres industries techniques du cinéma et de l’image animée Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision Distribution de films cinématographiques Location et location-bail d’articles de loisirs et de sport Activités des agences de voyage Activités des voyagistes Autres services de réservation et activités connexes Organisation de foires, évènements publics ou privés, salons ou séminaires professionnels, congrès Agences de mannequins Entreprises de détaxe et bureaux de change (changeurs manuels) Enseignement de disciplines sportives et d’activités de loisirs Arts du spectacle vivant Activités de soutien au spectacle vivant Création artistique relevant des arts plastiques Galeries d’art Artistes auteurs Gestion de salles de spectacles et production de spectacles Gestion des musées Guides conférenciers Gestion des sites et monuments historiques et des attractions touristiques similaires Gestion des jardins botaniques et zoologiques et des réserves naturelles Gestion d’installations sportives Activités de clubs de sports Activité des centres de culture physique Autres activités liées au sport Activités des parcs d’attractions et parcs à thèmes Autres activités récréatives et de loisirs Exploitations de casinos Entretien corporel Trains et chemins de fer touristiques Transport transmanche Transport aérien de passagers Transport de passagers sur les fleuves, les canaux, les lacs, location de bateaux de plaisance Cars et bus touristiques Transport maritime et côtier de passagers Production de films et de programmes pour la télévision Production de films institutionnels et publicitaires Production de films pour le cinéma Activités photographiques Enseignement culturel |
Secteurs dépendant de ceux les plus impactés et ayant subi une baisse significative de leur chiffre d’affaires
Sont visés, en second lieu, les secteurs dont l’activité dépend des secteurs mentionnés ci-dessus et qui ont subi une très forte baisse de leur chiffre d’affaires. Les secteurs d’activité éligibles sont ceux visés en annexe II du décret 2020-371 du 30 mars 2020 précité : voir le tableau ci-dessous (Décret art. 1, I-2).
Pour remplir la condition de baisse du chiffre d’affaires, deux situations alternatives sont envisagées par le décret (Décret art. 2-I) :
- – soit, les employeurs éligibles ont constaté une baisse de chiffre d’affaires d’au moins 80 % durant la période comprise entre le 15 mars et le 15 mai 2020 par rapport à la même période de l’année précédente (soit le CA de la période 15 mars-15 mai 2019) ou, s’ils le souhaitent, par rapport au chiffre d’affaires mensuel moyen de l’année 2019 ramené sur 2 mois (soit le (CA 2019/12) x 2). Pour les entreprises créées après le 15 mars 2019 mais avant le 10 mars 2020, la baisse de chiffre d’affaires d’au moins 80 % est comparée au montant moyen calculé sur 2 mois du chiffre d’affaires réalisé entre la date de création de l’entreprise et le 15 mars 2020 ;
- – soit la baisse de chiffre d’affaires durant la période comprise entre le 15 mars et le 15 mai 2020 par rapport à la même période de l’année précédente a représenté au moins 30 % du chiffre d’affaires de l’année 2019. Pour les entreprises créées entre le 1er janvier et le 14 mars 2019, cette baisse de 30 % sur la période 15 mars-15 mai 2020 est comparée au chiffre d’affaires réalisé entre la date de création de l’entreprise et le 31 décembre 2019, le tout ramené sur 12 mois.
Tableau récapitulatif des activités dépendant des secteurs précédents avec perte importante de chiffres d’affaires
(Annexe II du décret 2020-371) |
Culture de plantes à boissons
Culture de la vigne Pêche en mer Pêche en eau douce Aquaculture en mer Aquaculture en eau douce Production de boissons alcooliques distillées Fabrication de vins effervescents Vinification Fabrication de cidre et de vins de fruits Production d’autres boissons fermentées non distillées Fabrication de bière Production de fromages sous appellation d’origine protégée ou indication géographique protégée Fabrication de malt Centrales d’achat alimentaires Autres intermédiaires du commerce en denrées et boissons Commerce de gros de fruits et légumes Herboristerie/ horticulture/ commerce de gros de fleurs et plans Commerce de gros de produits laitiers, œufs, huiles et matières grasses comestibles Commerce de gros de boissons Mareyage et commerce de gros de poissons, coquillages, crustacés Commerce de gros alimentaire spécialisé divers Commerce de gros de produits surgelés Commerce de gros alimentaire Commerce de gros non spécialisé Commerce de gros de textiles Intermédiaires spécialisés dans le commerce d’autres produits spécifiques Commerce de gros d’habillement et de chaussures Commerce de gros d’autres biens domestiques Commerce de gros de vaisselle, verrerie et produits d’entretien Commerce de gros de fournitures et équipements divers pour le commerce et les services Blanchisserie-teinturerie de gros Stations-service Enregistrement sonore et édition musicale Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision Distribution de films cinématographiques Editeurs de livres Prestation/ location de chapiteaux, tentes, structures, sonorisation, lumière et pyrotechnie Services auxiliaires des transports aériens Services auxiliaires de transport par eau Transports de voyageurs par taxis et véhicules de tourisme avec chauffeur Location de courte durée de voitures et de véhicules automobiles légers Boutique des galeries marchandes et des aéroports Traducteurs-interprètes Magasins de souvenirs et de piété Autres métiers d’art Paris sportifs Activités liées à la production de matrices sonores originales, sur bandes, cassettes, CD, la mise à disposition des enregistrements, leur promotion et leur distribution |
Pour les TPE
Les entreprises de moins de 10 salariés dont l’activité principale relève d’autres secteurs que ceux mentionnés au titre des PME (voir ci-dessus), impliquant l’accueil du public et dont l’activité a été interrompue du fait de la propagation de l’épidémie de Covid-19, à l’exclusion des fermetures volontaires, bénéficient également de l’aide au paiement des charges sociales et de l’exonération totale des cotisations patronales dues pour la période d’emploi comprise entre le 1er février et le 30 avril 2020.
A noter : Les règles d’appréciation de l’activité principale et des seuils d’effectifs sont les mêmes que pour les PME (voir ci-dessus).
Signalons que, pour les employeurs pour lesquels l’interdiction d’accueil du public a été prolongée, la période d’emploi visée ci-dessus s’étend du 1er février jusqu’au dernier jour du mois précédant celui de l’autorisation d’accueil du public (Loi 2020-935 du 30-7-2020 art. 65, I, 2o).
La liste des secteurs visés n’est pas délimitée précisément puisque sont visés les secteurs non mentionnés dans les annexes I et II du décret 2020-371 du 20 mars 2020. Il s’agit donc des secteurs ne relevant pas du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l’évènementiel et des secteurs qui en dépendent.
Des précisions sur les entreprises bénéficiaires et les entreprises exclues
Le décret du 1er septembre 2020 définit également les modalités selon lesquelles le dispositif d’exonération de cotisations et contributions sociales patronales et d’aide au paiement s’appliquent aux entreprises de travail temporaire et aux groupements d’employeurs et liste un certain nombre d’entreprises exclues du dispositif.
Entreprises de travail temporaire et groupements d’employeurs bénéficient des mesures de soutien
Entreprises de travail temporaire
Pour tenir compte de la spécificité des entreprises de travail temporaire, le décret précise les modalités selon lesquelles ces dernières bénéficient du mécanisme d’exonération de cotisations patronales et d’aide au paiement (Décret art. 4).
Ainsi, les entreprises de travail temporaire bénéficient, pour chaque mission, de l’exonération et de l’aide au paiement lorsque les entreprises utilisatrices, auxquelles elles sont liées par un contrat de mise à disposition, sont éligibles à cette exonération et à cette aide au paiement au titre de leur activité principale et, le cas échéant, de leur perte de chiffre d’affaires.
Toutefois, l’effectif pris en compte est celui de l’entreprise de travail temporaire.
Pour les salariés en contrat de travail temporaire mis à disposition auprès de plusieurs entreprises utilisatrices au cours des périodes d’emploi concernés par ces dispositifs (soit, selon les cas, entre le 1er février et le 31 mai 2020 ou entre le 1er février et le 30 avril 2020), le bénéfice de l’exonération et de l’aide au paiement est apprécié pour chaque mission.
Les groupements d’employeurs
Les groupements d’employeurs mentionnés à l’article L 1253-1 du Code du travail bénéficient de l’exonération de cotisations et de contributions sociales patronales et de l’aide au paiement à plusieurs conditions cumulatives (Décret art. 5) :
- – leur effectif respecte les seuils de salariés exigés (moins de 250 salariés ou moins de 10 salariés, selon les situations) ;
- – et la convention collective applicable à leurs salariés, déterminée selon les modalités définies aux articles L 1253-10 et L 1253-17 du Code du travail, correspond à un secteur d’activité éligible.
Les groupements d’employeurs mentionnés à l’article L 1253-1 du Code du travail sont les groupements de personnes entrant dans le champ d’application d’une même convention collective constitués dans le but de mettre à la disposition de leurs membres des salariés liés à ces groupements par un contrat de travail.
Entreprises exclues
Ne peuvent bénéficier de l’exonération et de l’aide au paiement (Décret art. 7) :
- – les sociétés civiles immobilières ;
- – les établissements de crédit ou les sociétés de financement ;
- – les entreprises qui étaient déjà en difficulté au 31 décembre 2019 au sens de l’article 2 du règlement (UE) 651/2014 de la Commission du 17 juin 2014 déclarant certaines catégories d’aides compatibles avec le marché intérieur en application des articles 107 et 108 du traité. Par exception, les micro-entreprises et les petites entreprises au sens de l’annexe I du règlement UE précité qui étaient déjà en difficulté au sens de ce même règlement au 31 décembre 2019 peuvent, bénéficier de ces dispositifs dès lors qu’elles ne font pas l’objet d’une procédure collective d’insolvabilité et ne bénéficient pas d’une aide au sauvetage ou d’une aide à la restructuration.
Un montant d’aide plafonné
Le montant total des exonérations et aides au paiement perçues par l’entreprise dont relève l’établissement ne peut pas excéder 800 000 € (Décret art. 7).
Ce montant s’élève à 120 000 € par entreprise pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture et à 100 000 € par entreprise pour le secteur de la production agricole primaire.
TEXTE DE LA 3eme LOI DES FINANCES RECTIFICATIVE
Cotisations sociales et Covid-19 : les mesures de soutien aux employeurs de la 3e LFR pour 2020
3e Loi de finances rectificative pour 2020 art. 65
Des mesures exceptionnelles destinées à aider les entreprises à faire face au paiement de leurs cotisations sociales sont instituées : exonération, aide, remise, plan d’apurement. Les droits de chaque employeur dépendent du secteur d’activité et de la taille de son entreprise.
Définitivement adoptée le 23 juillet 2020, la troisième loi de finances rectificative pour 2020 met en œuvre un train de mesures destinées à soutenir les employeurs.
Les PME des secteurs les plus affectés par la crise, et les TPE des autres secteurs ayant dû stopper leur activité, bénéficient d’une exonération totale des cotisations sociales patronales dues à l’Urssaf pour la période de crise et d’une aide égale à 20 % des salaires versés pendant cette période. Dans les autres secteurs, les PME peuvent obtenir des remises. Dans tous les cas, un plan d’apurement peut être sollicité.
Les entreprises très affectées bénéficient d’une exonération de cotisations
L’article 65, I de la loi prévoit un dispositif d’exonération totale de cotisations et contributions sociales patronales pour les entreprises de secteurs fortement touchés par la crise du Covid-19 et les très petites entreprises ayant fait l’objet d’une fermeture obligatoire.
A noter : L’application effective de cette mesure est subordonnée à la publication d’un décret devant préciser certains points.
Employeurs éligibles et durée de l’exonération
Les secteurs fortement touchés par la crise du Covid-19 bénéficient d’une exonération de 4 mois
L’exonération s’applique aux cotisations et contributions patronales dues au titre de la période comprise entre le 1er février et le 31 mai 2020 par les employeurs de moins de 250 salariés qui exercent leur activité principale dans :
a) les secteurs relevant du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l’évènementiel qui ont été particulièrement affectés par les conséquences économiques et financières de la propagation de l’épidémie de Covid-19 au regard de la réduction de leur activité, en raison notamment de leur dépendance à l’accueil du public ;
b) les secteurs dont l’activité dépend des secteurs mentionnés ci-dessus et qui ont subi une très forte baisse de leur chiffre d’affaires.
La perte de chiffre d’affaires requise pour bénéficier des mesures précitées prend notamment en compte la saisonnalité importante de certains secteurs d’activité.
Les conditions de mise en œuvre ainsi que la liste des secteurs d’activité concernés par la mesure d’exonération seront fixées par décret.
A noter : Selon le ministère de l’action et des comptes publics, le seuil d’appréciation de forte baisse du chiffre d’affaires pourrait être fixé par décret à 80 % de baisse du chiffre d’affaires. Ce seuil est identique à celui retenu dans le décret 2020-757 du 20 juin 2020 pour le bénéfice du fonds de solidarité, la baisse de chiffre d’affaires étant appréciée sur la période du 15 mars au 15 mai 2020.
Selon le rapport du Sénat no 634, les secteurs concernés par les exonérations sont ceux définis aux annexes I et II du décret 2020-371 du 30 mars 2020, soit les listes S1 et S1 bis en matière d’indemnisation du chômage partiel. La première liste correspondrait aux secteurs mentionnés au a) et la seconde aux secteurs liés mentionnés au b).
Les TPE ayant fait l’objet d’une fermeture obligatoire bénéficient d’une exonération de 3 mois
Les entreprises de moins de 10 salariés dont l’activité principale relève d’autres secteurs que ceux mentionnés ci-dessus, implique l’accueil du public et a été interrompue du fait de la propagation de l’épidémie de Covid-19, à l’exclusion des fermetures volontaires, bénéficient de l’exonération totale des cotisations patronales concernées dues pour la période d’emploi comprise entre le 1er février et le 30 avril 2020 (art. 65, I-2o).
L’exonération est prolongée dans certains territoires et entreprises
En Guyane et à Mayotte, les périodes d’emploi ouvrant droit aux exonérations s’étendent du 1er février 2020 jusqu’au dernier jour du mois au cours duquel l’état d’urgence sanitaire prend fin dans ces collectivités, soit le 30 octobre 2020 (Loi 2020-856 du 9-7-2020 art. 2).
Pour les employeurs pour lesquels l’interdiction d’accueil du public a été prolongée, les périodes d’emploi s’étendent quant à elles du 1er février 2020 jusqu’au dernier jour du mois précédant celui de l’autorisation d’accueil du public.
Cotisations concernées
Les cotisations sociales concernées par l’exonération sont celles relevant du champ d’application de la réduction générale de cotisations patronales, à l’exception des cotisations affectées aux régimes de retraite complémentaire légalement obligatoires (CSS art. L 241-13, I).
A noter : Sont donc concernées les cotisations patronales d’assurances sociales (maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès), d’allocations familiales et, dans une certaine limite, d’accidents du travail, ainsi que les contributions Fnal, solidarité autonomie et d’assurance chômage.
Salariés concernés
Cette exonération concerne les revenus d’activité des salariés relevant du champ d’application de la réduction générale de cotisations patronales. Par conséquent :
– elle s’applique aux salariés dont les employeurs sont obligatoirement soumis au régime Unédic d’assurance chômage et, pour les employeurs du secteur public ou parapublic mentionnés à l’article L 5424-1, 3o du Code du travail, à leurs salariés ouvrant droit à l’assurance chômage ;
– en revanche, elle ne bénéficie ni aux particuliers employeurs ni aux employeurs relevant des régimes spéciaux de sécurité sociale, sauf ceux des marins, des mineurs et des clercs et employés de notaires (CSS art. L 241-13, II).
Cumul avec d’autres dispositifs d’aide
Cette exonération s’applique après la réduction générale de cotisations patronales ou toute autre exonération totale ou partielle de cotisations sociales ou taux spécifiques, assiettes et montants forfaitaires de cotisations. Elle est cumulable avec l’ensemble de ces dispositifs.
Pour les PME, l’exonération exceptionnelle s’accompagne d’une aide au paiement des charges sur salaires
Les employeurs éligibles à la mesure d’exonération exceptionnelle exposée ci-dessus bénéficient également d’une aide au paiement de leurs cotisations et contributions sociales.
L’aide est égale à 20 % des salaires exonérés
Le montant de cette aide est égal à 20 % des revenus d’activité pris en compte pour le calcul des cotisations de sécurité sociale au titre des périodes ouvrant droit à l’exonération exceptionnelle (Loi art. 65, II). Il est calculé par l’entreprise (Etude d’impact, no 2.3).
L’aide permet de régler ses dettes ou de réduire les cotisations 2020
Le montant de l’aide est imputable sur l’ensemble des sommes dues aux Urssaf (CGSS en Outre-mer) et caisses de mutualité sociale agricole au titre de l’année 2020, après application de l’exonération exceptionnelle et de toute autre exonération totale ou partielle applicable (Loi art. 65-II).
Ainsi, l’aide permet soit le paiement des dettes de cotisations et contributions qui demeureraient après application des exonérations soit, en l’absence de dette, la réduction des cotisations et contributions de la période courant immédiatement après la reprise d’activité. Elle est utilisable uniquement pour le paiement des cotisations et contributions dues au titre de l’année 2020 (Etude d’impact, no 2.3).
Ses modalités de déclaration en DSN sont précisées dans la fiche dsn-info no 2349.
Exemple —————————————————————————————————————
Un hôtel-restaurant de 50 salariés a droit à une aide égale à 20 % des salaires versés entre le 1er février 2020 et le 31 mai 2020.
Un commerce d’habillement de 9 salariés a droit à une aide égale à 20 % des salaires versés entre le 1er février 2020 et le 30 avril 2020.
Dans les deux cas, l’aide est imputable sur les cotisations restant dues au titre de 2020 après application, notamment, de l’exonération exceptionnelle.
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Certaines infractions privent du droit à l’aide
En cas de travail dissimulé, de marchandage ou de prêt illicite de main-d’œuvre, ou d’emploi d’étranger non autorisé à travailler, l’aide au paiement sera supprimée ou réduite (dans les conditions prévues par les articles L 133-4-2 et L 242-1-1 du CSS). En tout état de cause, en cas de travail dissimulé au cours des 5 années précédentes, le cotisant ne peut pas bénéficier de l’aide (Loi art. 65-II).
Les PME non aidées peuvent solliciter une remise partielle de leurs charges sur salaires
Les employeurs de moins de 250 salariés ne bénéficiant pas des dispositifs exceptionnels d’exonération et d’aide exposés ci-dessus peuvent demander à bénéficier d’une remise partielle de leurs dettes de cotisations et contributions patronales constituées au titre des périodes d’activité courant du 1er février au 31 mai 2020 (Loi art. 65-VII).
La remise est subordonnée à plusieurs conditions
Cette remise peut être accordée aux employeurs réunissant les conditions suivantes (Loi art. 65, VII et X) :
– avoir moins de 250 salariés au 1er janvier 2020 ;
– ne pas bénéficier des dispositifs exceptionnels d’exonération et d’aide au paiement exposés ci-dessus ;
– avoir subi, sur la période courant du 1er février au 31 mai 2020, une réduction d’activité d’au moins 50 % par rapport à la même période de 2019 : la réduction de l’activité est appréciée selon les modalités définies pour le bénéfice du fonds de solidarité à destination des entreprises particulièrement touchées par les conséquences de la propagation de l’épidémie de Covid-19 ;
– conclure un plan d’apurement dans les conditions prévues ci-après : le bénéfice de la remise partielle est accordé sous réserve du remboursement de la totalité des cotisations et contributions incluses dans le plan ;
– ne pas avoir été condamné pour travail dissimulé au cours des 5 années précédentes ;
– être à jour de ses obligations déclaratives ou de paiement pour les périodes d’emploi antérieures au 1er janvier 2020.
La condition relative au paiement des cotisations antérieures à 2020 est considérée comme satisfaite en cas de conclusion et de respect d’un plan d’apurement des cotisations restant dues ou de conclusion et de respect d’un plan antérieurement au 15 mars 2020 (Loi art. 65, X).
La remise est partielle et proportionnelle à la baisse du chiffre d’affaires
Le montant de la remise ne saurait excéder 50 % des sommes dues au titre des périodes d’activité courant du 1er février au 31 mai 2020 (Loi art. 65, VII)
Selon l’étude d’impact du projet de loi, une grille d’analyse des situations permettra aux organismes de décider, dans des conditions proches de celles en vigueur pour les décisions de remises dans le cadre des procédures de sauvegarde (prévues à l’article L 626-6 du Code de commerce), d’accorder ou de refuser les demandes de remise.
La graduation de la remise de cotisations patronales sera ainsi proportionnée à l’importance de la baisse de chiffre d’affaires. Elle pourrait être par exemple de 50 % pour les cotisants dont la perte de chiffre d’affaires est d’au moins 70 % et de 30 % pour les cotisants dont la perte de chiffre d’affaires est supérieure à 50 % mais inférieure à 70 %.
Tous les employeurs peuvent solliciter un plan d’apurement sans majoration ni pénalité
Les cotisations restant dues au 30 juin peuvent faire l’objet d’un plan d’apurement
Le plan peut concerner tous les employeurs
Les employeurs pour lesquels des cotisations et contributions sociales resteraient dues à la date du 30 juin 2020 peuvent bénéficier de plans d’apurement spécifiques s’accompagnant d’une remise automatique des majorations et pénalités de retard. Celles-ci seront en effet remises d’office à l’issue du plan, sous réserve du respect de celui-ci.
Cette possibilité est offerte à tous les employeurs, qu’ils bénéficient ou non de l’exonération exceptionnelle et de l’aide exceptionnelle visées plus haut (Loi art. 65, VI).
Les grandes entreprises ayant versé des dividendes ou racheté des actions sont exclues
Pour les grandes entreprises, le bénéfice des plans d’apurement spécifiques est subordonné à l’absence, entre le 5 avril et le 31 décembre 2020, de décision de versement de dividendes ou de rachat d’actions (Loi art. 65, X al..1).
En cas de non-respect de cette condition, les majorations et pénalités restent dues sur les impayés de la période courant du 12 mars au 30 juin 2020 (Loi art. 65, X al. 1). Dans ce cas, les organismes peuvent toutefois accorder, sur demande et si la situation le justifie, une remise totale ou partielle des majorations de retard dans le cadre d’un plan d’apurement soumis au droit commun (Etude d’impact, no 2.3).
Le plan est automatique pour les PME
Les directeurs des organismes de recouvrement peuvent adresser avant le 30 novembre 2020, des propositions de plan d’apurement aux entreprises de moins de 250 salariés. A défaut d’opposition ou de demande d’aménagement par le cotisant dans un délai d’un mois, le plan est réputé accepté (Loi art. 65, VI).
Ainsi, pour les entreprises de moins de 250 salariés, les plans devraient être proposés par les organismes de recouvrement eux-mêmes, sans démarche de l’employeur (Etude d’impact no 2.3).
En revanche, pour les autres employeurs, le bénéfice d’un plan d’apurement est subordonné au dépôt, avant la même date, d’une demande auprès du directeur de l’organisme de recouvrement (Loi art. 65, VI).
A noter : Si les employeurs de moins de 250 salariés ne sont pas tenus de déposer une demande pour bénéficier d’un plan d’apurement, en revanche, s’ils souhaitent que celui-ci s’accompagne d’une remise, ils doivent la solliciter expressément.
Quelles cotisations peuvent faire l’objet d’un plan ?
Peuvent faire l’objet de ces plans d’apurement les cotisations et contributions sociales suivantes restant dues à la date du 30 juin 2020 : maladie, maternité, invalidité, solidarité-autonomie, vieillesse, décès, allocations familiales, accidents du travail et maladies professionnelles, Fnal, chômage.
Le plan peut concerner les cotisations et contributions patronales mais également les cotisations salariales qui auraient été précomptées sans être reversées. Le plan doit alors prévoir en priorité le remboursement des cotisations salariales.
Le cas échéant, le plan tient compte des exonérations et remises exceptionnelles accordées en application des dispositions exposées plus haut (Loi art. 65, X).
Quelle sera la durée des plans ?
Selon l’étude d’impact du projet de loi, la durée maximale des plans sera laissée à l’appréciation des organismes Elle sera proportionnée au niveau de dette et à la capacité de remboursement des employeurs sans pouvoir excéder 36 mois.
Les organismes de recouvrement pourront proposer des échéances progressives afin de ne pas obliger au remboursement immédiat d’échéances trop élevées en plus des cotisations courantes (Etude d’impact no 2.3).
Tableau récapitulatif
Secteurs d’activité | Effectif | Exonération exceptionnelle | Aide exceptionnelle | Remise partielle
(pour la période du 1-2-2020 au 31-5-2020) |
Plan d’apurement
(pour les cotisations restant dues au 30-6-2020) |
Tourisme
Hôtellerie Restauration Sport Culture, Transport aérien Evénementiel Secteurs dépendants de ceux-ci ayant subi une très forte baisse du chiffre d’affaires |
Moins de 250 | Oui pour la période du 1-2-2020 au 31 5-2020 (1) | Oui
Aide égale à 20 % des salaires versés du 1-2-2020 au 31 5-2020 (1) |
Non | Oui |
250 ou plus | Non | Non | Non | Oui sur demande | |
Autres secteurs accueillant du public dont l’activité a été interrompue | Moins de 10 | Oui pour la période du 1-2-2020 au 30-4-2020 (1) | Oui
Aide égale à 20 % des salaires versés du 1-2-2020 au 30-4-2020 (1) |
Non | Oui |
De 10 à moins de 250 | Non | Non | Oui sur demande | Oui | |
250 ou plus | Non | Non | Non | Oui sur demande | |
Secteurs non visés ci-dessus | Moins de 250 | Non | Non | Oui sur demande | Oui |
250 ou plus | Non | Non | Non | Oui sur demande | |
(1) Pour les employeurs pour lesquels l’interdiction d’accueil du public a été prolongée, les périodes d’emploi concernées par l’exonération et l’aide exceptionnelles s’étendent du 1er février 2020 jusqu’au dernier jour du mois précédant celui de l’autorisation d’accueil du public. En Guyane et à Mayotte, ces périodes d’emploi s’étendent du 1er février 2020 jusqu’au dernier jour du mois au cours duquel l’état d’urgence sanitaire prend fin dans ces collectivités. |
© Editions Francis Lefebvre 2020
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